Sexualité – Plaisir féminin VS modèle établi

Pieds sous la couette

L’ouverture d’esprit consisterait à accepter l’idée que le sexe serait associé à de multiples pratiques. Alors que dans toute scène de sexe Hollywoodienne, la pénétration – à priori vaginale- donnant lieu à un orgasme simultané serait l’aboutissement normal de toute relation sexuelle. D’après de nombreux sexologues occidentaux, les hommes et les femmes considèreraient massivement la sexualité hétérosexuelle comme un schéma immuable consistant en préliminaires plus ou moins rapides avant pénétration. Mais cette représentation invariable de notre sexualité est-elle justifiée ?

 

Quand la pénétration
n’est plus une évidence

Dans les années 1920, Freud avait avancé la théorie selon laquelle les femmes pouvaient être « classées » en 2 groupes selon l’accès au plaisir : les jeunes-filles réceptives à une stimulation clitoridienne et les femmes mures plus « vaginales », capables d’éprouver un orgasme lors d’une pénétration.

Aujourd’hui, la théorie de Freud est largement remise en question par la connaissance détaillée de l’anatomie des sexes féminins et masculins.

Le clitoris est désormais reconnu comme le seul organe féminin réellement dédié au plaisir. Doté de 8 000 terminaisons nerveuses contre 5 000 pour le gland, son homologue masculin, le clitoris serait sensible à la pression et aux vibrations, ce que les concepteurs de sex-toys ont bien compris !

Quant à la pénétration vaginale, elle ne permettrait qu’à 30% des femmes d’atteindre l’orgasme, ce dernier étant à priori induit par la stimulation du clitoris, qu’il s’agisse de sa partie externe ou de ses racines.

clitoris - anatomie
Anatomie du clitoris

Ce qui nous amène donc à un dilemme, puisque les hommes sont bien habitués au schéma partagé « préliminaires + pénétration vaginale » et qu’il serait incompréhensible de leur balancer une pancarte expliquant la situation réelle sur l’oreiller. Soit l’équivalent d’une douche froide voire d’une bombe atomique pour le couple gentiment installé dans sa routine…

Restons fleur bleue...

Le sexe ne se limite pas à la recherche de plaisir personnel. La construction du désir est bien plus complexe et un rapport sexuel ne se résume pas à un corps à corps. Il s’agit d’un moment d’intimité privilégié quasi hors du réel pour « ne faire qu’un ». Love is in the air… 🌸

Mais si on part du postulat que du point de vue de la femme, la pénétration ne donne pas autant de plaisir que la stimulation clitoridienne, une pénétration consentie peut alors être vécue comme « un don de soi », acceptant l’idée qu’à ce moment du rapport sexuel, l’homme puisse prendre plus de plaisir qu’elle.

 

… Mais pas trop quand-même !

Sous la couette, la conscience (parfois féministe) se soustrait à l’inconscient, pour faire naitre le désir. Et c’est là qu’on se retrouve face à nos propres incohérences : la construction du désir fonctionne souvent par images. Et ces représentations visuelles passent par notre imagination, mais également par des films, récits, romans ou autres supports diffusant précisément le modèle de sexualité communément admis, virilité masculine inclue. A cela plus rien d’étonnant si on veut gagner autant que son homme mais que dans nos fantasmes, il nous plaque contre le mur… C’est l’illustration du grand écart fréquent entre désir et conscience personnelle.

Sextoy plaisir féminin
Satisfyer - purple - pleasure

Et si on laissait tomber le match entre notre conscience et notre libido ?

Ça simplifierait les choses non ? Pourtant, qu’il s’agisse de la nécessité psychique d’aligner ses actes avec ses convictions ou de maintenir l’équilibre de son couple, on peut dire que rien n’est moins sûr. Sur ce dernier point, il suffit de considérer le nombre de couples en consultation pour une baisse de libido d’un des 2 partenaires (encore majoritairement les femmes) pour s’en convaincre. Car d’après les sexologues, la routine sexuelle associée au schéma « préliminaires + pénétration » répété à l’infini ne fait pas bon ménage avec le désir à long terme.

Un postulat étayé par le circuit de la récompense commun à tous les mammifères qui associe le plaisir à la sécrétion de dopamine par le cerveau qui en redemande. Et si on reçoit moins de plaisir dans nos pratiques sexuelles que l’homme, on a juste moins envie d’y retourner ! CQFD.

La solution ?

Là encore, pas de remèdes miracles. Etre capable de discuter du sujet, ne pas créer de routine autour d’un schéma pré-établi, ne plus considérer les caresses comme des préliminaires mais un possible rapport sexuel à part entière n’aboutissant pas systématiquement à une pénétration. Evidemment, ne jamais simuler si on veut que notre Cupidon (ou Don Juan) comprenne le plaisir féminin, mais au contraire guider, être à l’écoute de son partenaire en exprimant ce qui nous donne du plaisir et garder une « attitude apprenante ». Et se souvenir que le plaisir doit être réciproque pour que les deux aient envie de remettre le couvert !

Comment vit-on les menstruations depuis l’antiquité ?

protections menstruelles début du 1e siecle

Comment Cléopâtre faisait-elle pour diriger l’Egypte antique pendant ses menstruations ? Les damoiselles de l’époque de Clovis portaient-elles des protections ingénieuses sous leurs jupons ? Quel regard les femmes de l’époque moderne portaient elles sur leurs règles ?
L’histoire des règles, c’est une porte entrouverte sur notre histoire de femme avec un grand F. Car l’évolution de nos sociétés a impacté notre façon de vivre et de percevoir nos règles, et donc nos rapports au corps féminin. Alors, rembobinons le film de nos vies et faisons un saut dans le passé.

 

Les hiéroglyphes et papyrus, preuves des premières menstruations

Les premières preuves de menstruations nous sont parvenues de l’Égypte ancienne. La lecture des hiéroglyphes nous apprend que les règles étaient traitées de manière ambigüe, parfois considérées taboues dans certains temples, parfois utilisées pour produire des médicaments ou pommades grâce à leur effet cicatrisant. La société polythéiste abritait de multiples croyances sur les menstruations car les dieux avaient eux-mêmes des points de vus différents sur le sujet. Un joyeux méli-mélo qui n’a cependant pas empêché les célèbres Hatshepsout et Cléopâtre VII de devenir pharaons !
C’est à l’époque le dieu Seth, porteur de souffrance et de maladie, qui était tenu responsable de l’écoulement utérin. Cependant, même si les règles étaient expliquées par une cause surnaturelle, les médecins de l’époque les traitaient rationnellement. Ils avaient déjà identifié les problèmes d’aménorrhée ou d’inflammation vaginale qu’ils guérissaient avec des concoctions à base d’huiles et de plantes.

femmes et hommes dans l'antiquité

Au-delà du traitement moderne des problèmes menstruels, les femmes avaient développé des solutions ingénieuses pour contenir leurs flux et fabriquaient des sortes de tampons jetables à partir de papyrus. A la même période en Grèce, les femmes utilisaient des compresses enroulées dans un morceau de bois. Le tampon 1.0 est inventé.

L’évolution des mythes et des fausses croyances liées aux règles

« Les règles font aigrir le vin doux »

Le tabou des règles n’est apparu que progressivement, prenant ses sources dans les textes fondateurs des religions monothéistes. Désirants élever le rang des hommes par la culture et se soustraire de sa nature animale, les règles sont alors vues comme malfaisantes. Au 1er siècle après JC, le naturaliste romain Pline l’ancien affirmait que les règles faisaient « aigrir le vin doux » !
L’insertion d’un objet dans le vagin fut peu à peu considérée comme un pécher. Les jupons ont remplacé les protections, permettant alors aux femmes d’évacuer les impuretés et leurs « humeurs mauvaises » selon Hippocrate, médecin et philosophe grec du 4ème av JC. Celui que l’on considère aujourd’hui comme le père de la médecine a observé le comportement des femmes pendant leurs menstruations et en a déduit que la saignée, quoique « nocive », serait bénéfique pour leur santé psychique. Les manuscrits médicinaux de l’époque médiévale s’accordent avec cette croyance et conseillent aux femmes de se laver les parties du corps en ajoutant dans les bains des plantes purifiantes.
Le corps féminin serait donc épris d’un mal qui se libère au moment des règles. Un mythe qui n’est pas sans rappeler la pratique de la saignée qui a dominé la médecine pendant des siècles.

 

Bain-noble-moyen-age

Les menstruations : un mystère entretenu jusqu’à la fin du XXème siècle

On pourrait croire que les découvertes scientifiques sur l’origine des règles auraient levées les tabous. Ce ne fut pas le cas (à notre grand regret). Les préjugés ont la vie dure et les travaux de Pasteur à fin XIXème siècle, ont renforcé l’idée du besoin d’hygiène et la considération des règles comme quelque chose de sale. En parallèle, les moeurs ont peu à peu éludé la question des règles, les rendant invisibles et minimisant ses effets sur le corps des femmes.

« Il faudra attendre les années 20 pour obtenir les premiers modèles de protections hygiéniques jetables »

Au début du XXème siècles, la plupart des femmes fabriquent elles-mêmes leurs protections hygiéniques, faute de produits commercialisés. Astucieuses, elles récupéraient les tissus absorbants des couches culottes pour enfant et les fixaient à leurs sous-vêtements. Les culottes menstruelles sont nées. A la même époque, de nouvelles protections voient le jour : le « sanity apron » un caleçon menstruel fait de tissus imperméables et le kit de voyage créé par l’entreprise Sears composé d’un tablier et d’une ceinture sanitaire, ancêtre des protections hygiéniques lavables.

Les ancetres de nos serviettes hygiéniques

En France, il faudra attendre les années 20 pour obtenir les premiers modèles de protections hygiéniques jetables. Le mérite revient à l’entreprise Kotex qui s’est servi des stocks de celluloses de coton disponible après-guerre, inventant alors un produit ayant l’avantage d’être peu couteux, confortable et « sûr ». Les progrès ont continué par la suite avec l’invention des tampons jetables dans les années 20 par l’entreprise américaine Kimberly-Clark et l’apparition des premières serviettes adhésives créées par la marque Stayfree en 1969, plus faciles à placer et discrètes.
La production industrielle de protections hygiéniques a permis aux femmes d’acquérir peu à peu une plus grande liberté de mouvement, une tranquillité d’esprit et un confort non négligeable lors de leurs règles. Peut-on conclure que les entreprises comme Kotex, Kimberly-Clark, ou Stayfree ont participé à l’émancipation des femmes du milieu du XXème siècle ? Rien n’est certain. En regardant de plus près leurs campagnes de publicité, on constate que ces marques ont entretenu le tabou des règles. Les protections sont mises en avant pour leurs effets bénéfiques sur l’hygiène des femmes et les règles sont suggérées au lieu d’être nommées.

Publicité protections Kotex 1921
KPublicité Kotex pour protections périodiques 1921. http://www.mum.org/

Comme le soulève l’auteure Camille Emmanuelle dans Sang Tabou, quand les pubs semblent défendre l’émancipation des femmes en laissant penser que les protections hygiéniques leurs permettront par exemple d’aller travailler, faire du sport ou de sortir, elles transmettent le message sous-entendu que sans protection les femmes ne pourraient pas faire tout cela. Pourquoi ? Parce qu’elles risqueraient de se tacher et de sentir mauvais, deux peurs taboues.

Vers la fin des tabous ?

Des combats restent à mener comme celui de la précarité menstruelle touchant 1,7 millions de femmes en France, mais aussi celui contre la désinformation et l’absence d’éducation sexuelle alimentant la crainte des règles chez les jeunes femmes y compris dans les pays développés. Il est aussi nécessaire de continuer à soutenir les pays en développement comme le Népal, le Kenya ou le Bangladesh où des millions de femmes n’ont pas accès aux protections hygiéniques et aux installations sanitaires, impactant leur santé et leur éducation.
La perception des règles a cependant évolué au fil des changements de société. Les luttes féministes et les changements de mentalité ont fait peu à peu disparaître les mythes et les fausses croyances autour des menstruations dans les pays occidentaux. Les marques ont fait évoluer leurs discours et les protections hygiéniques, offrant désormais des alternatives éco-responsables et saines, à l’image des cups et des culottes menstruelles. On reconnaît à présent des maladies comme l’endométriose, longtemps minimisée par le corps médical, libérant ainsi des milliers de femmes de leur souffrance grâce à des traitement adéquats. La honte vécue par les femmes tend elle à se dissoudre en même temps que la parole se libère. Autant d’évolutions qui nous permettent d’espérer que le tabou des règles ne sera, dans quelques années, qu’un mauvais souvenir.

Rédaction : Delphine MOISSON-FRANCKHAUSER

7 gestes à adopter pour une mode éthique

L’industrie textile est parmi les plus polluantes du monde. On estime que 24% de la consommation mondiale de pesticides est utilisée pour la culture du coton alors qu’elle ne concerne que 2% à de 3 % des terres agricoles. Et il faut 5500 L à 19000 L d’eau selon le mode de culture pour en produire 1 kg. Du champ de coton au magasin, au moins 6 à 7 entreprises interviennent, ce qui complexifie la transparence et la traçabilité de la filière.

Les matières synthétiques peuvent être issues du recyclage mais sont difficilement recyclables. Lors du lavage des vêtements, des microparticules de plastique sont rejetées dans nos rivières et nos océans. Les défis sont multiples pour rendre notre garde-robe plus éthique, que ce soit pour la planète ou les travailleurs qui confectionnent nos vêtements.

1. Faire le point avec le contenu de notre armoire et se poser la question de ce qui est vraiment nécessaire.

Consommer moins est une urgence si nous voulons réduire notre impact environnemental. Mais cela passe par une remise en question de notre mode de vie et de la perception de notre image en société. Le vêtement est l’expression de notre identité et faire preuve de sobriété est le fruit d’une remise en question personnelle et d’un travail sur soi. S’affranchir du regard de la société sur notre apparence est impossible, mais sans devenir moine bouddhiste, nous pouvons tous poser un regard conscient sur notre façon de nous vêtir et associer nos convictions à notre consommation.

Besoin d’aide pour vous sentir bien dans un dressing minimaliste ? Oubliez les magazines de mode, bloggeuses addictes au shopping et évitez la tentation du lèche-vitrine !

Réévaluer ce qui est indispensable, faire le tri pour y voir plus clair, donner, réparer, renouveler sa garde-robe en seconde main, échanger ses vêtements entre copines ou passer à la location… autant de gestes à appliquer pour diminuer l’impact de notre armoire.

2. Je me sépare du superflu.

Que vous souhaitiez adopter une démarche zéro-déchet ou vous sentir mieux dans votre maison sans pousser les murs, faire le tri permet de gagner du temps dans son quotidien et de se concentrer sur l’essentiel. Les vêtements remis à disposition sur le marché de l’occasion permettront à d’autres de renouveler leur garde-robe sans pression sur la planète.

Dans son livre Zéro-Déchet, Béa Johnson explique comment elle a réduit son armoire à 30 pièces, chaussettes et maillot de bain inclus ! Irréalisable pour vous ? A chacun de mettre le curseur là où il le souhaite.


Comment sélectionner les vêtements d’un dressing minimaliste ?

  • Choisissez votre couleur de base neutre liée à votre teint : noir, marine, marron ou gris.
  • Conservez uniquement les pièces qui s’accordent avec cette couleur : des basiques neutres (pantalons et t-shirts) et quelques vêtements avec motifs
  • Assemblez les hauts avec les bas qui peuvent s’associer et assurez-vous de pouvoir vous habiller pendant une semaine (pour ne pas être exclave de la machine à laver ou pour les vacances)
  • A chaque fois qu’un nouveau vêtement entre dans la garde-robe, séparez-vous d’un autre. Si l’idée du dressing minimaliste est hors de votre portée, vous pouvez néanmoins opter pour une réduction de la taille de votre garde-robe
  • Si vous vous lavez le matin, l’utilisation d’un déodorant écologique en baume efficace vous permettra de porter 2 jours un même T-shirt. Impensable ? Les odeurs corporelles révèlent le développement de bactéries. S’il n’y a pas d’odeur ni de tâches, rien ne vous en empêche. La machine à laver est à notre service, pas l’inverse.


Exemple de garde-robe à tendance minimaliste

46 pièces
  • 7 à 10 t-shirts à manches courtes ou longues répartis selon votre climat,
  • 5 débardeurs
  • 3 tops à superposer (chemises ou autre)
  • 3 pantalons ou jeans
  • 1 jupe et 2 robes
  • 2 leggings ou joggings en coton jersey pouvant également servir de pyjamas
  • 2 pulls, 2 gilets
  • 1 veste habillée
  • 7 culottes, 2 soutiens-gorges, 5 paires de chaussettes
  • 1 maillot de bain
  • 1 ceinture assortie à tous les bas
  • 1 imperméable, 1 manteau d'hiver et 1 veste mi-saison

Pour commencer :

A la fin de chaque saison, sortez vos vêtements de votre armoire. Si certains d’entre eux n’ont pas été portés ces 6 derniers mois, vous pouvez vous en séparer sans regret. Pour aller plus loin, sélectionnez ensuite vos vêtements selon les critères indiqués plus haut.

Si vous souhaitez revendre ces vêtements, il faudra probablement opter pour cette stratégie en début de saison plutôt qu’en fin de saison. Plus difficile, mais pas impossible ! Si vous avez peur de vous sentir seul(e) dans cette tâche ou si vous ne savez pas comment vous y prendre, contactez une pro du rangement ou lisez La Magie du Rangement de Marie Kondo.

Pour donner : Emmaüs, Scouts de Cluses, liste des points « Le Relais » https://www.lafibredutri.fr/je-depose

En savoir plus sur ce qui se passe après le collecteur de  vêtements : https://hannibalfrugal.com/recycler-vetements-evitant-points-collecte-douteux/

Pour revendre : Les Fripettes, Brocantes, vide-dressings, Vinted.fr, Pretachanger.com, …

3. Envie de renouveler ma garde-robe ? Je privilégie les vêtements de seconde main.

Le plus local possible pour éviter l’emballage et la pollution liée au transport. Si vous ressentez le besoin de vous habiller avec créativité, sélectionnez vos pièces originales parmi les vêtements d’occasion.

Les Fripettes, Brocantes, vide-dressings

Sur Internet : Vinted.fr, Pretachanger.com, Leboncoin.fr, Videdressing.com

La boutique Emmaüs sur place ou en Ligne : https://www.label-emmaus.co/fr/ 

4. Je considère l’achat de vêtements neufs comme un acte éthique voire militant.

Sur du neuf, privilégiez des vêtements produits localement et des matières sélectionnées pour minimiser leur impact environnemental : coton bio, lin, chanvre, modal, Lyocell, fibres recyclées. Consommer localement minimise la pollution liée au transport et permet de garantir les conditions de vie des travailleurs et relocaliser les savoir-faire. Choisissez du neuf pour vos basiques indémodables dans des coloris neutres (dessous, chaussettes, débardeurs, sous-pulls). Soyez intransigeants sur la qualité des coutures et la densité des matières.

5. Je me déplace en boutique si possible & j’achète sur Internet à certaines conditions.

Vous voulez favoriser l’économie locale ? Internet vous tente mais vous redoutez son impact social et environnemental ? L’équation est plus complexe qu’elle n’y parait. Beaucoup de marques « Made in France » ont des coûts de revient bien supérieurs à celles qui importent depuis le bout du monde. Et Internet est parfois la seule solution pour s’en sortir, supprimant au passage les frais liés à la distribution (marge du distributeur, frais fixes…). Pour Slowen, le coût de revient des modèles est compris entre 40% et parfois plus de 65% (Slip-Slap notamment) du prix de vente hors taxes alors que le prix de revient de ces mêmes produits pourrait être divisé par 2 en traversant la Méditerranée. Dans ces conditions, il est difficile de proposer l’ensemble des culottes à des distributeurs qui ont également besoin de générer une marge. Le Made in France est un parti pris pour relocaliser les savoir-faire, garantir les conditions de travail des salariés et maintenir l’économie locale. Les entreprises françaises s’engagent sur leur impact environnemental, offrent une garantie de traçabilité, des labels et des normes régies par le droit international mais aussi européen et français.

Les Hirondelles - Annecy
 Les Hirondelles – Annecy

Dans tous les cas, commandez sur des sites implantés localement tant pour leur logistique que pour leur siège social (Amazon ne paie pas ses impôts en France). Et optez de préférence pour ceux qui minimisent l’emballage lors de l’expédition.

Sur Annecy :

Mode recyclée : Refabmarket – actuellement sur Ulule https://fr.ulule.com/refab/

Lingerie made in France et/ou écologique : Olly lingerie, HappyNewgreen, doyougreen.fr, etsy.fr, dressingresponsable.fr, Le Slip-Français (en boutique et sur Internet).

6. A défaut de consommer local, je choisis des vêtements issus du commerce équitable.

L’importation de vêtements manufacturés consomme plus de pétrole du fait de l’augmentation des volumes et des choix d’expédition. Lors du transport, il est facile d’imaginer qu’une basket finie prend plus de place que les matières qui la composent. La trésorerie mobilisée pour la confection nécessite ensuite un transport rapide des marchandises ce qui oriente les marques vers des modes d’expédition plus polluants. Pour que le modèle économique soit viable, les baskets issues du commerce équitable prennent souvent l’avion. Néanmoins, le commerce équitable génère une augmentation des revenus et une réelle amélioration des conditions de vie des travailleurs dans leur pays et votre achat reste socialement vertueux. Ce choix reste souvent le plus abordable au niveau du prix puisqu’il permet de bénéficier de coûts de revient relativement faibles.

7. “Possible” : le “Joker” pour les fashion-addicts !

Vous vous sentez lassée de votre nouveau dressing minimaliste et la prochaine Fripette (ou vide-dressing) n’est que dans 6 mois ? Il est toujours possible de consommer « responsable » grâce à la location de vêtements. Chez Possible, vous trouverez de la mode éthique, Made in France et engagée. La marque est actuellement en lancement sur Ulule. Une chouette initiative à encourager !

POSSIBLE, actuellement sur Ulule : https://fr.ulule.com/possiblefrance/

Le tabou des règles

coeur sang rouge regles

En avons-nous réellement fini avec le tabou des règles ?

Internet est devenu la vitrine des blogueuses féministes 2.0 qui s’expriment sur les nouvelles solutions sans hésiter à parler de leurs règles haut et fort. Cups et culottes menstruelles sont les nouveaux étendards de l’émancipation des femmes vis-à-vis des règles. Exit les serviettes jetables qui irritent les vulves et saturent les incinérateurs. Les femmes veulent reprendre le pouvoir. Que ce soit vis-à-vis de leur corps ou de leur impact sur la planète.

Mais pourquoi a-t-il fallu attendre 2018 pour que le sang passe du bleu au rouge dans la pub pour les serviettes hygiéniques alors qu’il l’a toujours été chez Hansaplast ? Parce que l’image de la femme s’est construite en opposition à celle de l’homme : la maîtrise de soi, la discrétion, et surtout la séduction : être belle en toute circonstance. Et dans l’éducation on n’a pas classé les règles à la rubrique « cool et sexy ».

J’peux pas / j’ai pas envie, j’ai mes règles !

Allez, avouez, c’est la phrase qu’on a toutes gardé pour soi des milliers de fois sans jamais la prononcer ! Parce que les règles, ça ne tombe pas toujours bien. C’est ce jour là que votre patron attend le meilleur de vous-même ? Vous devez passer un concours ? Votre fils meurt d’envie d’aller faire un tour à vélo ? Et ce week-end en amoureux les pieds dans l’eau…

Et pourtant, dans 9 cas sur 10, vous allez faire comme si de rien était en bataillant pour garder le sourire. Quitte à reprendre quelques pilules en rab sur la plaquette suivante pour celles qui ont opté pour cette contraception…

Pourquoi ? Parce que nous ne voulons pas incommoder notre entourage avec nos préoccupation « féminines ». Comme si elles n’impliquaient que nous… Alors qu’elles ne sont qu’une partie visible de notre condition d’être sexué, ce qui ne dérange pas trop les hommes par ailleurs !

T’as tes règles ou quoi ?

D’un point de vue machiste, l’influence du changement hormonal sur notre humeur ferait de nous des êtres instables émotionnellement. Cette vulnérabilité constituerait une objection pour confier des responsabilités aux femmes. Dans ces circonstances, il est tout à fait compréhensible que la plupart des femmes ambitieuses ne fassent pas étalage de leurs menstruations ni des maux qui les accompagnent. Alors qu’il faudrait au contraire en parler librement pour briser le tabou… Et puis, les hommes ne sont-ils pas eux aussi sous l’emprise des leurs hormones, même si elles ne varient pas ?

D’après Taous Merakchi auteur du Grand Mystère des Règles, si les hommes avaient leurs règles, il y aurait un ministère dédié à cela.

Le tabou des règles = marqueur social des inégalités homme-femme 

Le tabou et la perception des menstruations sont souvent révélateurs des inégalités hommes/femmes dans le monde. Et en Inde ou au Népal, les femmes menstruées sont encore considérées comme impures. Malgré l’évolution de la législation, elles peuvent être exclues de leur foyer et forcées à se réfugier dans une hutte malgré l’insécurité. Dans de nombreux pays, les menstruations perturbent la scolarité des jeunes filles qui n’ont pas accès à des protections périodiques par manque de moyen. Un défi de société courageusement relevé par des associations locales qui œuvrent pour l’éducation, l’accès à des protections dignes et durables en permettant aux femmes de travailler. L’empowerment au féminin 1.0.

La pilule, du combat à la remise en question

50% des Françaises âgées de 15 à 49 ans prenaient la pilule en 2000. En 2016, elles n’étaient plus que 36%. Polémiques sur la santé (risques cardio-vasculaires, effets cancérogènes suspectés) et déremboursement ont fait perdre ses gallons à ce mode de contraception acquis à force de lutte féministe.

L’accès à la pilule fut une victoire féministe, permettant aux femmes de prendre le contrôle de leur corps et de leur fécondité. Alors que les bureaux d’information et centres de planification ouvraient au Danemark, aux Etats Unis et en Grande Bretagne à partir de 1905, la France, elle, fermait toute possibilité de contrôle des naissances. La loi de 1920, en vigueur jusqu’en 1967 réprimait « la provocation à l’avortement et à la propagande anticonceptionnelle » et rendait passible de 6 mois d’emprisonnement celui qui « aura décrit ou divulgué ou offert de révéler des procédés propres à prévenir la grossesse ou encore facilité l’usage de ces procédés ». Au sortir de la 1e guerre mondiale, la nécessité de repeupler la France était clairement prioritaire. Et donner la capacité aux femmes de choisir de mettre au monde des enfants ou non n’était pas à l’ordre du jour. Politique nataliste et émancipation des femmes vont difficilement de paire, d’autant plus sous la pression du clergé telle qu’elle existait à l’époque. Notre pays des droits de l’homme n’était visiblement pas encore celui du droit des femmes.

La pilule a été inventée aux Etats-Unis en 1956. Elle est le fruit de la collaboration de Margaret Sanger, infirmière et activiste féministe, et de Katharine McCormick, scientifique et riche héritière qui a financé les recherches secrètement. En 1960, le contraceptif oral est légalisé aux Etats-Unis et en Angleterre. En France, la pilule a du mal à passer, dans tous les sens du terme. Il faudra attendre la loi Neuwirth en 1967 puis ses décrets pour que les Françaises y aient accès.

 

On sait aujourd’hui que la pilule mise sur le marché à cette époque était trop fortement dosée, augmentant notamment le risque de trombus veineux et d’embolie pulmonaire. On lui connait des effets secondaires et les femmes en quête de solutions naturelles remettent en question la prise d’hormones.

 

Et si les hommes et les femmes partageaient la responsabilité de la contraception ?

La pilule a placé la femme comme seule et unique responsable de la contraception dans un couple. Et les alternatives à la pilule (stérilet, stérilisation, implant, patch, anneau…) restent très majoritairement portées par les femmes, alors que se développent des solutions masculines : slip chauffant, ou RCT (Remonte-Couilles-Toulousain), injections d’hormones, Vasal gel ou vasectomie.

Quant à la pilule pour hommes, la recherche n’a jamais bénéficié de financements conséquents et suffisants pour la mettre sur le marché. La faute à la faible demande pressentie par les laboratoires pharmaceutiques qui limitent les investissements sur un produit aux débouchés incertains.

Si vous prenez la pilule, votre homme serait-il prêt à la prendre à votre place ?